Patrimoine et histoire de la ville de Maurs

Patrimoine à découvrir

L’abbatiale Saint-Césaire, vaisseau gothique du XIVème siècle, d’une rare ampleur, qui fut l’église d’une abbaye de Bénédictins (fondée par des moines venus de l’abbaye de Saint-Géraud à Aurillac et supprimée vers 1780).

A voir absolument : le buste reliquaire de Saint-Césaire, chef d’oeuvre d’orfèvrerie du XIIème siècle, un des joyaux de l’art roman, ainsi qu’un ensemble unique en Auvergne de très belles statues de bois et stalles sculptées (XVème XVIème siècle).

Exposition permanente (donation Pierre Miquel) de pastels, dessins, huiles, aquarelles et lavis, qui évoquent les styles divers et les courants majeurs de l’art du XIXème siècle.

Ensemble de pressoirs (huile de noix et cidre) à vis et à leviers de 1830.

Histoire de la ville

Les origines et le Moyen Age

Le nom de Maurs est mentionné pour la première fois en 941, ce qui en fait une des villes les plus anciennes du Cantal. Une abbaye y est alors située, peut-être antérieure à la création de la ville. Maurs devient  » Bonne ville  » en 1260. Ce titre accordé par le roi Saint Louis signifie que Maurs était dotée d’une municipalité. Cela démontre également son importance, qui en fait un objet de rivalités entre plusieurs seigneurs tout au long du Moyen Age.

Les Guerres de Religion

Au XIVème siècle, des villes voisines passent aux Protestants, et Maurs s’organise pour se défendre contre le danger d’une attaque. Des troupes supplémentaires stationnent dans la ville, aux frais des habitants, qui réclament une compensation financière. En juillet 1569, après les pillages des villages de Saint Constant et Montmurat, les Protestants forcent la porte de la ville de Maurs, rue de la Cité. Ils y resteront jusqu’en août 1570, date d’un traité de pacification. Mais les Guerres se poursuivent et la ville est reprise en 1577 puis vers 1586 alors qu’une nouvelle épidémie de peste sévit. La situation de la région est alors catastrophique, et la présence des troupes bien après la fin des guerres et l’Edit de Nantes en 1598, continue d’être un poids pour la population.

Les manifestations populaires du XVII ème siècle

L’Ancien Régime est le temps des impositions royales, telles que la taille, ou la gabelle qui est perçue sur le sel. Les Maursois réclament lors des Etats Généraux de 1614, l’autorisation d’utiliser le sel noir de Guyenne, moins cher et moins taxé que le sel blanc de Méditerranée. Ce n’est qu’en 1625 qu’un arrêté du roi le leur permet. La révolte des Croquants partie du Périgord en 1642-1643 va trouver des partisans à Maurs. Les habitants de Maurs sont exaspérés par la lourdeur des impositions, à laquelle s’ajoute toujours la charge énorme de l’entretien des troupes. Ils vont attaquer et piller un régiment de soldats.

Au XVIII ème siècle: les premiers changements

Une nouvelle organisation municipale voit le jour au XVIIIème siècle. Les Edits Royaux de 1764 et 1765 mettent en place un système d’élections pour constituer une assemblée municipale.
Du 26 au 28 janvier 1767 eurent lieu les premières élections de la ville de Maurs. Les habitants élirent 12 députés, parmi lesquels seront choisis 6 notables représentant les différentes classes d’habitants (prêtre, avocat, notaire, marchand, laboureur et artisan).
Un autre grand changement dans la vie maursoise au XVIIIème siècle, est la suppression de l’abbaye. La crise qui l’affecte est liée à des décisions nationales sur la réforme des monastères. L’avis de suppression est rendu en 1770 mais elle ne sera effective qu’en 1785.
Durant ces années, la municipalité se bat pour conserver ce lieu de ressources et de pratique religieuse. Malgré un procès contre la décision de l’Evêque, les démolitions commencent en 1784.
L’église de l’abbaye fut cependant donnée à la paroisse de Maurs et devint l’actuelle église paroissiale. L’ancienne fut utilisée comme magasin à foin, puis vendue après la Révolution.

La Révolution

Comme toutes les paroisses de France, Maurs a rédigé ses cahiers de doléances. Les Maursois y réclament une meilleure répartition des impositions, et critiquent la justice seigneuriale. Maurs est alors l’une des trois villes d’Auvergne, à la croisée du Rouergue et du Quercy. Après la division du territoire français en départements, districts et cantons, Maurs devient chef-lieu de canton. Malgré les évènements nationaux et l’abolition des privilèges, des droits féodaux sont encore réclamés par certains seigneurs du Quercy. Cette situation pousse les paroissiens de Saint Cirgues à se soulever et le 5 janvier 1790, ils viennent demander des comptes à Cavaignac, fermier de ces terres et habitant de Maurs. Voici un des premiers contacts des Maursois avec les insurrections. Dans la région, les émeutes révolutionnaires sont aussi souvent liées aux problèmes de subsistance. Le 3 juin 1790 à Aurillac, la disette de grain provoque des manifestations populaires.

Les grands travaux du XIX ème siècle

L’aménagement urbain de Maurs s’améliore. La première fontaine de Maurs date de 1817. Antoine-Benoît Jalenques, le premier maire de Maurs élu en 1790 et qui a repris ses fonctions en 1817, entreprend la réalisation d’une fontaine sur la Grande Place pour pallier le problème de l’approvisionnement de la ville en eau. Une autre fontaine sera ensuite construite place de la République.
Le Maire propose également en 1827, la construction d’une halle pour le grain et l’accueil des marchands lors des nombreuses foires de Maurs. Les anciens fossés de Maurs, creusés au moment de la construction de l’enceinte de la cité au XIIIème siècle, ont été comblés au XVIIIème siècle. Le tour de ville a été tracé à leur emplacement, perpétuant ainsi la forme ronde de la ville.
Le XIXème siècle est aussi celui du développement des transports. Alors que la population se déplace encore en traîneau ou en calèche, un effort est porté sur les voies de communication.
La  » route royale « , qui relie Clermont à Toulouse, passe par Maurs. La commune a en effet lutté pour être sur son itinéraire. Elle y arrive effectivement vers 1840.
La présence de la voie ferrée va favoriser les échanges, et notamment la commercialisation des châtaignes qui sont alors produites en masse par les 1200 hectares de châtaigneraie de la commune de Maurs. En 1863, les travaux de construction de la voie ferrée entre Aurillac et Capdenac commencent. En 1866, le premier train s’élance de Capdenac et arrive à Maurs, à la vitesse de 40 km à l’heure.